L’écoresponsabilité est dans l’ADN de MOD’SPE. C’est aussi une priorité dans le secteur de la mode. Ainsi, de nouveaux métiers émergent pour s’adapter au nouveaux challenges du secteur. Kamila Boudova est slow fashion coach d’origine Tchèque. Elle intervient également à MOD’SPE Paris depuis 2015 dans le cadre du module « Introduction à la mode éco-responsable » du programme de première année.
A l’origine d’un fashion system vertueux, Kamila est également l’auteure de 4 livres autour de la mode durable. Kamila nous fait part de son expérience en tant que slow fashion coach pour nous faire découvrir ce nouveau métier.
En quoi consiste le métier de slow fashion coach ?
J’aime bien dire que je suis une styliste qui donne du sens à la mode. Je travaille avec des personnes qui ont « plein de vêtements mais rien à se mettre ». Il existe plusieurs raisons à cette situation. J’adapte donc mes prestations aux besoins de mes clients.
Le métier de slow fashion coach est un mélange de stylisme et de relooking. On commence avec la définition du style et du dressing idéal de mes clients. On note ce dont ils ont besoin pour être ses sentir bien dans tous les différents rôles et aspects de leur vie. Cela étant, on fait un audit de la garde-robe. On fait du détox des pièces qui ne sont plus en phase avec mes clients. Soi pour des raisons du style, d’âge ou de taille. Se séparer de ses vêtements n’est pas facile pour tout le monde. Je propose un accompagnement au niveau pratique, mais aussi psychologique et émotionnel.
Et finalement, on passe au coaching afin de mettre en place des stratégies pour créer une garde-robe fonctionnelle qui fait plaisir à mes clients. Il s’agit de la transformation de leur “fashion mindset”, la façon dont ils perçoivent la mode et eux-mêmes. C’est de la dont vient le problème à la base.
Quelles sont les opportunités dans cette branche / ce secteur ?
Je constate une vraie quête de sens dans tout ce que l’on fait. La mode en fait partie. Le système actuel nous dit qu’on peut tout avoir, mais est-ce que cela nous rend vraiment heureux ? On fait des achats impulsifs, on dépense notre argent pour des choses qui ne nous servent pas vraiment et en plus de tout ça, il y a un impact négatif sur notre vie, notre bien être et celui de la planète.
Proposer une autre approche à la mode, offrir un service qui améliore profondément la vie des personnes, ça sera toujours important dans notre société. Ce métier offre également un marché parallèle : je m’occupe de tous les vêtements que me clients ne portent plus et je fais de mon mieux pour les réinsérer dans un cycle. Je les revends pour mes autres clients ou je les recycler.
Quels sont vos conseils pour mieux consommer la mode en 2023 ?
Le maitre mot : ralentir.
J’aime bien dire que si on a beaucoup des choses mais n’a rien à se mettre alors faire du shopping n’est pas une solution. La solution pour mieux profiter de ses vêtements, c’est de bien identifier ce qu’il nous faut, ce qui nous met en valeur, ce que nous fait du bien quand on a besoin d’être rassuré. C’est le premier pas, de savoir ce qu’on veut. Imaginez de passer le samedi après-midi chez vous avec vos copines et au lieu de faire du shopping, faire un audit de votre dressing. Ça a plus du sens.
Que diriez-vous un un étudiant qui souhaite s’orienter vers la mode durable ?
Le secteur de la mode est très challengé par les questions de développement durable. Je pense que s’orienter dans la mode durable et vouloir ajouter sa pierre à l’édifice pour proposer une mode plus saine est une bonne chose. En ce qui me concerne, c’est la meilleure décision que j’ai jamais prise et je souhaite la même chose aux étudiants en école de mode qui sont intéressés par cet aspect de la mode. Je leur souhaite de trouver l’amour pour la vie et de la protéger. Se laisser guider et pousser par sa passion pour la mode : j’adore.